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La géothermie en France

La France serait au 14e rang de l'union européenne pour cette ressource, réputée la plus intéressante en terme de coûts/Bénéfices en Aquitaine et en région parisienne où la géothermie profonde est déjà la 1ere source d'énergie renouvelable d'ile de France. On y trouve un réseau de chaleur qui a été le plus grand réseau de chauffage géothermique d'Europe ; à Chevilly-Larue. Là, une eau pompée à 2 km de profondeur et à 74 °C à19, chauffant depuis 1985 21 000 logement (chauffage et eau chaude sanitaire) et chauffe des équipements publics dont les bassins et douches d'une piscine, remplacant une centaine de grosses chaufferies et permettant environ 30 % d'économies et chaque année 30 000 t de CO2 évité et 10 000 t de pétrole économies19. À Maison-Alfort depuis 20 ans, l'habitat et une piscine bénéficient de calories prélevées à 1 800 m sous terre (dans une eau de mer fossile à 73 °C). Suite aux premiers chocs pétroliers, les forages se sont multipliés en région parisienne dans les années 1980 avec 800 000 logements chauffés par ce moyen envisagés à l'époque. Mais le prix du pétrole a ensuite diminué, et il a fallu gérer des problèmes de corrosion ou de colmatage, ce qui explique une stabilisation. 150 000 logements de franciliens l'utilisent encore. Le double serait possible dans cette région.

Plus à l'est, à Soultz-sous-Forêts en Alsace, un projet, présenté par lui-même comme « le plus avancé au monde » vise depuis 1987, via 20 km de forage et une boucle d'eau géothermale de 11 km de long à exploiter 35 litres d'eau par seconde22 à 175 °C, circulant jusqu'à 5 000 m de profondeur dans un granit fracturé, via un groupement européen d'intérêt économique (GEIE), dans le cadre d'un projet européen associant le bureau de recherches géologiques et minières et d'autres acteurs autour de trois forages de 5 000 m de profondeur24 et une « centrale pilote de production d'électricité » mise en route comme prévu en 200823.

Plus de 22 ans de recherche et 80 millions d'euros (30 millions venant de l'Union européenne, de l'Allemagne et de France) ont permis de produire les premiers kilowattheures à l'été 2008 via une « centrale de conversion d'énergie géothermique/électrique de type ORC (Organic Rankine Cycle) » fonctionnant avec un fluide organique (isobutane pour son cycle thermodynamique). La capacité de la centrale est de 13 MW de chaleur extraits, soit 2,1 MW de production électrique brute, dont 0,6 MW utilisés en autoconsommation pour faire fonctionner les installations et 1,5 MW de production nette. La productivité du puits doit peu à peu augmenter, au fur et à mesure que le sous sol se réchauffera autour de la colonne montante qui n'est pas isolée thermiquement (ce qui fait que 30 °C sont perdus entre le fond et la surface par le fluide caloporteur6). Selon l'opérateur, début 2013 « le puits GPK2 remonte 30 l/s à 170 °C. Le puits GPK4 est à 12 l/s à 145 °C ». Potentiellement le débit peut atteindre 80 m3 par heure, mais un débit plus lent permet à l'eau de mieux se réchauffer.

Ce forage a permis de valider plusieurs techniques nouvelles d'exploitation de la chaleur (utilisation des failles existantes dans le socle granitique, de l'eau souterraine, etc.) ont pu être validées. Cette expérience s'est appuyé sur 15 laboratoires de recherche et sur le tissu industriel local avec deux principaux employeurs, Gunther Tools/Walter et CEFA, et un réseau d'une centaine de PME et artisans. Elle a notamment montré qu'il existe un risque sismique lié aux forages profonds et à l'injection d'eau à très grande profondeur23 ; 200 000 m3 d'eau ont du être injectés21 pour "nettoyer" les fractures entre les roches et les opérations ont généré environ 50 000 petits séismes et une grosse dizaine perceptible par l'homme (d'une magnitude supérieure à 2 sur l'échelle de Richter).

Le projet dit Roquette-Frères25 monté avec la Caisse des Dépôts vise à ouvrir en 2014 à Rittershoffen un réseau de chaleur interne alimenté (24 MW utiles pour 90 MW de puissance énergétique nécessaire) par un double forage à 2 500 mètres de profondeur relié à l'usine Roquette Frères de Beinheim via 15 km de tuyaux. Cela évitera à l'usine d'acheter 16 000 TEP/an de combustible fossile et diminuera de 39 000 t/an ses émissions de CO225.

Au premier semestre de l'année 2013, la ministre de l'Écologie Delphine Batho démontre sa volonté d'encourager le secteur de la géothermie haute température. Les entreprises concernées peuvent ainsi déposer des demandes d'autorisation auprès du Ministère pour que leurs ingénieurs et techniciens entreprennent des travaux pour mesurer le potentiel des sols concernés. La ministre annonce le 28 février 2013 la signature de deux permis exclusifs de recherche de gîtes géothermiques26, parmi lesquels un permis accordé à la filiale Géothermie de la société Fonroche Energies pour l'exploration d'une zone de 1.000 km² entre Pau et Tarbes, dans les départements des Pyrénées Atlantiques et des Hautes-Pyrénées27. Rapidement, la ministre annonce que 18 autres demandes sont en cours d'examen (six soumises à la consultation du public), dont une autre demande de Fonroche Géothermie en Camargue, concernant un espace se situant sur les Bouches-du-Rhône et le Gard, en partie sur le parc naturel régional. Fonroche soumet de nouveau, en mai 2013, deux demandes au Ministère de l'Ecologie, la première pour le site dit "de Cézallier", la seconde pour la zone "de Brie".

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9othermie#En_France